L'agriculture à Chay
Une longue tradition agricole
Les terres de Chay sont exploitées depuis très longtemps, notamment celles situées le long de la Loue car ailleurs le sol est peu épais, les pierres sont affleurantes. Afin de subvenir aux besoins du seigneur et de la population, les productions agricoles étaient autrefois très variées, que ce soit pour l’élevage, la céréaliculture ou les potagers.
En 1792, le remembrement fait le compte : 127 bœufs, 107 vaches, 12 veaux, 11 chevaux, 2 poulains, 274 moutons, 36 porcs. L’élevage laitier est déjà présent et les animaux de trait sont essentiels. Ils le resteront très longtemps jusqu’à une mécanisation importante après 1945.
Autre trait caractéristique du village depuis le Moyen-Age jusqu’à la moitié du XXe siècle, la présence de vignes sur de vastes surface :
Cadastre de 1828 : labours 271 ha, jardins 2 ha, prés 89, vignes 20 ha, pâtures 94 ha
En 1915 : terres 144 ha, prés 219 ha, vergers 17 ha, vigne 5 ha, bois 128 ha, landes 108 ha
Les vergers et les potagers sont encore très nombreux mais leur surface va beaucoup diminuer après la Seconde Guerre Mondiale. Les agriculteurs de Chay n’échapperont pas à la mécanisation, nombre d’entre eux choisissant des tracteurs américains après la Libération, et le remembrement, débuté en 1963 et achevé en 1971, contribuera au bouleversement des pratiques agricoles de l’Après-Guerre.
Une agriculture qui a évolué mais toujours bien présente
Bien que proportionnellement en recul, l’élevage de vaches laitières marquent encore beaucoup l’exploitation agricole du village.
Avec 366 ha utilisés pour l’agriculture sur 650 ha, la commune de Chay reste très agricole. Il ne subsiste toutefois plus que 5 exploitations, en GAEC ou individuelles sur Chay, contre 12 en 1979 et 10 en 1988. Parallèlement, le nombre d’actifs familiaux sur les exploitations a diminué de moitié. Une chute des actifs agricoles généralisée en Franche-Comté.
Si la surface agricole utilisée (SAU) a peu diminué depuis 1979,
son utilisation a fortement évolué au profit des terres labourables
et du fourrage, au détriment de la surface toujours en herbe (STH). On
est ainsi passé de 68 % de pâturages pour 25 % de terres labourées,
à seulement 37 % d’herbes contre 42 % de terres labourées
en 2000. Un renversement dû à la baisse du cheptel et aux meilleurs
rendements des pâtures, alors que les productions végétales
se sont diversifiées.
Ses terres labourées sont situées principalement aux extrémités du village, dans les zones les plus accessibles. Les pâtures et les vergers restent assez près du village.
La coopérative fromagère offre à 4 exploitations sur 5 un débouché essentiel : l’élevage de montbéliardes reste important au village avec environ 165 vaches laitières sur 360 bovins. Leur part diminue toutefois puisqu’elles ne représentent plus 45 % des bovins élevés, contre 52 % jusqu’en 1988.
Source : Recensement agricole 2000
La vache de race montbéliarde
Elément incontournable du paysage de Chay, la montbéliarde est une vache locale aux qualités de plus en plus reconnues à travers le monde.
Seule race pouvant fournir le lait du comté AOC, la vache de la race montbéliarde est reconnue depuis 1889 (herd book). C’est à l’origine un bovin bernois, importé au XVIIe siècle dans la région de Montbéliard et de Neuchatel par des anabaptistes hollandais (mennonites), chassés des Pays-Bas puis de la région de Berne où ils s’étaient réfugiés. La Franche-Comté est bien sûr le centre français de cette race, mais les effectifs s’accroissent dans les autres régions françaises tout comme à l’étranger (710 000 têtes comptabilisées). La montbéliarde représente environ 12 % du cheptel national.
La montbéliarde se caractérise par sa robe pie rouge, alors que la tête, le dessous et les extrémités sont blanches. La hauteur au garrot est de 148 cm pour le mâle pour un poids d’environ 1100 kg, contre 142 cm et 700 kg pour la femelle. Celles-ci peuvent mettre bas un fois par an, dès l’âge de 1000 jours ; elles produisent 7 275 litres en lactation standardisée (38,8 pour mille de matière grasse et 32,4 pour mille de protéines). En boucherie, elles produisent un rendement carcasse de 55 % pour 700 kg (à 60 mois) contre 56 % pour des mâles de 680 kg à 18 mois.
Quelques génisses de montbéliarde paissent dans les champs de Chay